Les standards humanitaires peuvent-ils contribuer à l’autonomisation des parties prenantes locales et des populations touchées au moment des interventions humanitaires et des phases de relèvement ? Aninia Nadig, responsable de plaidoyer et politiques de Sphère, a traité de la question lors d’une discussion d’expert·e·s à la Conférence mondiale sur les études humanitaires organisée à La Haye, les 27-29 août derniers, par l’Association internationale des études humanitaires.
Intervenant au nom du Partenariat pour les standards humanitaires, la responsable de Sphère a proposé une réflexion sur le rôle des standards humanitaires dans la réorientation de la capacité d’agir vers les acteurs locaux et actrices locales lors des interventions suite à une crise, dans le but d’augmenter la participation et la redevabilité dans la prise en charge des catastrophes.
Dans le contexte des urgences humanitaires, le risque d’un déséquilibre au niveau des dynamiques de capacité d’action des personnels humanitaires et des personnes touchées par les crises est constant. « Les standards humanitaires sous souvent utilisés en premier recours à des fins d’efficience et d’efficacité, malgré les indéniables efforts d’adopter une approche centrée sur les personnes », avançait Nadig. « Mais la redevabilité et la participation sont difficilement réalisables sans un certain degré de réorientation de la capacité d’agir vers les acteurs locaux et actrices locales, dont les populations touchées elles-mêmes. Les standards humanitaires peuvent servir à soutenir cette réorientation. »
En inscrivant la préparation, les interventions et le relèvement suite aux catastrophes dans une approche participative et basée sur les droits, les standards humanitaires ont évolué et proposent désormais de très nombreuses options visant à soutenir leur adoption aux niveaux local et national. « Les standards peuvent servir à soutenir l’action de groupes locaux et nationaux de plaidoyer, par exemple, qui visent à renforcer la prise de conscience de leurs droits par les populations touchées », concluait Nadig. « Dans tous les cas, la volonté politique est essentielle pour que la réorientation de la capacité d’agir vers le niveau local devienne une réalité. »