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Que savons-nous des utilisateurs.trices des standards humanitaires ?

Par Anne Radday et Nola Jenkins

En 2021, l’équipe du projet SEADS rédigera les premières normes jamais élaborées pour soutenir les moyens d’existence agricoles en situation d’urgence. Avant de commencer, nous voulions mieux comprendre les préférences des futurs utilisateurs des normes SEADS. C’est pourquoi, au début de 2021, nous avons recueilli des avis par le biais d’une brève enquête. Nous utiliserons l’éclairage apporté par cette enquête pour informer la structure, le style et le format des normes SEADS.

S’il est vrai que l’enquête n’était pas une étude formelle de l’expérience des utilisateurs avec les standards humanitaires, nous avons découvert certaines choses qui, d’après nous, pourraient être intéressantes pour les utilisateurs et les architectes de ces normes.

Qui a répondu à notre enquête ?

Nous savons gré aux 161 personnes qui ont répondu à l’enquête sur leurs expériences avec toutes les normes qui font partie du Partenariat pour les standards humanitaires (HSP).

Nous avons reçu des réponses en provenance de 43 pays, et 40 % des répondants vivaient en Afrique, 33 % en Asie, 24 % en Europe et en Amérique du Nord, 2 % en Amérique centrale et latine et 1 % en Océanie. La plupart des répondants (71 %) travaillaient pour des ONG internationales ou des agences onusiennes. En ce qui concerne les postes occupés, la majorité des répondants étaient soit des experts techniques (47 %) soit des coordonnateurs de programme, chargés de projet ou directeurs (34 %).

Les répondants étaient des personnes dotées d’un haut niveau d’instruction : presque tous sont au moins titulaires d’une licence et 75 % détenaient un master ou un diplôme supérieur. La majorité des utilisateurs estimaient leur maîtrise de l’anglais comme étant excellente (62 %), ou bonne à moyenne (37 %). Ce profil est compatible avec le rapport de 2019 intitulé « “Data on Diversity: Humanitarian Leadership Under the Spotlight” » [Données sur la diversité : pleins feux sur le leadership humanitaire] préparé par le Humanitarian Advisory Group.

Qu’avons-nous appris ?

Beaucoup d’acteurs influencent les personnes qui utilisent les normes

  • 37 % des répondants utilisent les standards du HSP parce qu’ils y sont tenus par leurs employeurs, des bailleurs de fonds ou des autorités locales
  • 21 % les utilisent en raison de leurs propres convictions
  • 13 % sont incités par leurs pairs à utiliser les normes
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Figure1 : Influences notifiées dans l’utilisation des standards

Plusieurs répondants ont signalé que l’institutionnalisation de l’emploi des standards HSP augmenterait l’utilisation qu’ils en font. Cela pourrait englober leur inclusion dans les profils de poste des membres du personnel et dans les objectifs de performances ainsi que l’encouragement d’une appropriation accrue au sein des organisations en faveur des standards. Par ailleurs, ceux qui ont répondu qu’ils n’avaient pas utilisé les normes ont donné de nombreuses raisons pour ne pas le faire mais ils ont précisé qu’ils les utiliseraient si cela leur était demandé.

Exiger l’emploi des standards HSP est une manière sûre de faire en sorte que le personnel les utilise, mais 37 % seulement de nos utilisateurs s’en servent pour cette raison de nos jours.

Par ailleurs, les répondants ont indiqué que les normes doivent être mieux comprises dans l’ensemble du secteur des interventions en situation d’urgence. Plusieurs répondants ont précisé que les normes ne sont pas appliquées comme elles devraient l’être en raison d’un « manque de sensibilisation aux normes en dehors de la communauté de réponse aux situations de crise ». Il serait possible d’y remédier grâce à une meilleure intégration et une formation à propos des normes.

Les standards humanitaires sont utilisés dans les situations d’urgence et les contextes de développement

En tout, 60 % des répondants ont déclaré qu’ils utilisaient les normes HSP régulièrement dans leurs fonctions pour une multitude de raisons dans un contexte d’urgence, à savoir :

  • La conception d’interventions humanitaire (68 %)
  • Pour prendre des décisions de programmation dans les situations d’urgence (67 %)
  • Pour réaliser des évaluations des besoins en situation d’urgence (63 %)
  • Pour prendre des décisions concernant la façon de mettre en œuvre une intervention d’urgence (58 %)
  • Pour surveiller et évaluer les interventions humanitaires (55 %)
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Figure2 : Pourcentage de répondants qui utilisent des normes dans un but précis

Toutefois, nombre de répondants (55 %) utilisent également les standards pour prendre des décisions de programmation en dehors des contextes d’urgence. Si certaines normes intègrent d’ores et déjà des approches humanitaires et de développement, par exemple au travers d’une démarche concernant les moyens d’existence, il existe néanmoins d’autres possibilités pour faire en sorte que les standards humanitaires touchent l’ensemble des secteurs de l’humanitaire et du développement !

Les communications relatives aux standards HSP pourraient peut-être être passées en revue de manière à : (1) attirer l’attention de tous les publics appropriés et (2) veiller à ce que les normes soient utilisées dans des contextes appropriés.

Ce sont les experts techniques qui utilisent le moins les normes

Il semblerait que ce soient les experts techniques qui utilisent le moins régulièrement les standards HSP (50 %) alors que ce sont les experts en S&E qui disent utiliser le plus souvent les normes de façon régulière (70 %). Les experts techniques ont-ils conscience du fait que des normes minimales mondiales existent qui sont pertinentes dans les contextes même les plus exceptionnels ?

Les utilisateurs veulent une appli, alors même qu’il en existe déjà une !

La plupart des répondants consultent les standards HSP par le biais des manuels interactifs en ligne (55 %). Beaucoup (40 %) utilisent une forme imprimée (soit le manuel soit un PDF). Très peu de répondants (3 %) utilisent l’appli. Pourtant, nombre de répondants ont laissé entendre qu’ils utiliseraient sans doute plus souvent les standards s’il existait une appli, ce qui suggère que l’appli pourrait donc être médiatisée plus largement et rendue plus accessible.

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Figure3 : Mode d’accès des répondants aux standards humanitaires

Certains utilisateurs apprécient la simplicité des standards alors que d’autres veulent qu’ils soient plus simples

Si la simplicité est souvent citée comme une caractéristique positive des standards HSP, la frustration la plus commune est souvent liée au manque de simplicité de certaines normes et au jargon utilisé. Un répondant a souligné que « certains standards sont excessivement longs et utilisent trop de jargon et de vocabulaire abstrait ». Dans le même genre, quelqu’un a déploré « le manque de sensibilisation aux personnes ayant peu de connaissances de l’anglais », qu’il a qualifié de problème. Un autre répondant a suggéré qu’il faut « réduire au minimum la complexité et le nombre de standards qui se font concurrence ».

Pour simplifier les choses, nombreux sont ceux qui suggèrent que davantage de formulaires prêts à l’emploi, des exemples concrets, des modèles et des listes de contrôle seraient utiles. Cela pourrait aussi suggérer qu’il faudrait organiser plus de formations aux standards HSP ou que des trousses à outils de formation pourraient être élaborées.

À propos de SEADS

SEADS est un processus inclusif de consultation en vue d’élaborer des normes fondées sur la preuve pour soutenir les moyens d’existence agricoles dans les situations d’urgence. Les personnes qui répondent aux crises humanitaires seront en mesure d’utiliser les normes SEADS pour concevoir, mettre en œuvre et évaluer des interventions agricoles afin de préserver et consolider les moyens d’existence des communautés agricoles, d’appuyer leur préparation et leur relèvement après une situation d’urgence et d’accroître leur résilience de manière plus efficace.

Un Groupe directeur supervise SEADS. Le groupe est constitué de l’Université américaine des Caraïbes, des Catholic Relief Services, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), des Normes et directives pour l’aide d’urgence à l’élevage (LEGS), du Conseil norvégien pour les réfugiés, de SOS Sahel Soudan, de la Tufts University et de World Vision. SEADS est également épaulé par une équipe de terrain composé du CICR Gaza, iDE Népal, World Vision Mozambique et World Vision Soudan du Sud.

SEADS cherchera à devenir membre associé du Partenariat pour les standards humanitaires.

À propos des auteurs

Les points de vue exprimés ici sont ceux des auteurs et ne reflètent pas nécessairement ceux défendus par SEADS.

Anne Radday est chargée de communications pour le Projet SEADS et chargée de recherches au Feinstein International Center à la Tufts University.

NNola Jenkins est adjointe en communications auprès du Feinstein International Center à la Tufts University.


Sphère a interrogé les utilisateurs du manuel Sphère 2011 en 2016 en vue de la révision de 2018. Consultez une infographie des résultats ici.