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Mettre les communautés touchées au centre… de la formation Sphère

Photo: KCOC

 

Tristan Hale, responsable de l’apprentissage et de la formation de Sphère, a récemment participé à un événement de formation de Sphère au Liban. Dans le cadre de cet atelier, il a eu l’occasion d’interviewer des membres des communautés de réfugiés syriens et de découvrir l’utilité des visites sur le terrain pour les praticiens afin d’en apprendre davantage sur la mise en pratique des normes Sphère.


 

Il y a quelques mois, j’ai été appelé à coanimer un atelier « école de terrain » de Sphère dans la vallée de la Beqaa, au Liban. Par « école de terrain », j’entends que la formation consistait en trois jours dans une salle de classe et une journée passée dans la vallée à interviewer des parents, des enseignants et des élèves participant à un programme d’éducation pour les réfugiés syriens. Il s’agissait d’un atelier axé sur Sphère, et nous avons également abordé les normes d’éducation dans les situations d’urgence (INEE), y compris les normes INEE contextualisées au Liban.

Grâce à mon travail avec Lake Aid, j’ai des contacts avec les personnes déplacées – mais les installations informelles dans la vallée de la Beqaa sont clairement un contexte différent des rues, des squats et des abris d’une ville française. Il y a aussi des similitudes ; dans les deux contextes, il y a des enfants déplacés qui ont droit à l’éducation, et il y a des acteurs gouvernementaux et humanitaires qui travaillent pour défendre ce droit.

Le kit de formation Sphère, notre ensemble le plus complet de matériel de soutien à ceux qui souhaitent apprendre sur Sphère, comprend des conseils sur la manière d’intégrer les visites sur le terrain dans les événements de formation (notamment dans les modules 11, 12, 14 et 16). C’est la première fois que j’ai eu l’occasion de voir cela mis en pratique.

L’organisation de visites de sites n’est pas une tâche triviale. Elle doit toujours être bien préparée et précédée d’une évaluation de l’impact que l’exercice aura sur les communautés concernées

L’organisation de visites de sites n’est pas une tâche triviale. Un exercice de terrain est sans aucun doute une expérience précieuse pour les apprenants, mais il doit toujours être bien préparé et précédé d’une évaluation de l’impact que l’exercice aura sur les communautés concernées. Les dispositions doivent être prises par des personnes travaillant déjà dans les communautés, et les participants à l’atelier doivent être soigneusement informés, surtout si le groupe comprend des personnes relativement inexpérimentées. Notre atelier était dirigé par Jim Good, un formateur chevronné de Sphère, qui a supervisé des dizaines, voire des centaines de visites de sites – nous étions donc entre de bonnes mains. Il m’a été extrêmement utile de voir comment les visites ont été planifiées et menées, surtout sans compromettre la sécurité ou la dignité des personnes concernées. Même si les personnes interrogées sont informées qu’elles seront questionnées par des étudiants dans le cadre d’un exercice de formation, il existe des risques réels de provoquer des dommages et/ou de susciter des attentes quant à l’aide que ces personnes recevront, ce qui doit être évité.

L’atelier sur le Liban a été organisé par le point focal coréen de Sphère, le Conseil des ONG coréennes pour la coopération au développement à l’étranger (KCOC), avec le soutien de l’Agence coréenne de coopération internationale (KOICA). La représentante de notre point focal Sphère, Hannah Kwon, a pour objectif d’organiser une fois par an un atelier de terrain Sphère quelque part dans le monde – elle estime que c’est « l’un des meilleurs moyens de faire connaître les normes internationales aux ONG humanitaires coréennes sur le terrain ». Ayant expérimenté l’un de ces ateliers, je suis tout à fait d’accord.

Parmi les participants à l’atelier figuraient des employés coréens et libanais de la Miral Welfare Foundation, une ONG internationale coréenne ayant des programmes à l’étranger dans 18 pays. Nous avons visité trois de leurs écoles au cours de notre journée sur le terrain, dont deux situées à côté de grands établissements informels. Nous avons également été invités à visiter un centre d’éducation de la petite enfance de World Vision/UNICEF qui prépare les jeunes réfugiés syriens à entrer dans le système éducatif libanais officiel lorsqu’ils auront six ans.

Il m’est apparu clairement, à partir d’observations et de discussions minimales, que les conditions de vie des réfugiés syriens sont bien en deçà de nombreuses normes de Sphère. La situation dans les enceintes et les bâtiments scolaires que nous avons vus est nettement meilleure. Cependant, au niveau du pays, le problème plus large est que seulement 50% des enfants syriens sont scolarisés. Les Nations unies estiment que plus de 250 000 Syriens déplacés au Liban ne bénéficient toujours pas d’une éducation certifiée, qu’elle soit formelle ou non formelle.

La valeur d’un atelier d’école de terrain va bien au-delà des visites pratiques sur le terrain. Pour moi personnellement, le fait de passer quelques jours avec le personnel des ONG pour connaître leurs programmes et le contexte unique dans lequel elles opèrent, a été encore plus bénéfique. Cela m’a aidé à mettre en perspective ce que nous faisons ici à Genève, et j’en suis revenu plus convaincu que jamais de la valeur de Sphère et des normes humanitaires.