Une approche centrée sur la communauté par les acteurs humanitaires est essentielle pour réduire la propagation des maladies infectieuses. Elle permet d'établir la confiance entre les prestataires de services et les personnes touchées. Cela permet aux communautés touchées de s'approprier les interventions et donƒc de les rendre contextuellement plus adéquates, pertinentes et efficaces. De nombreux enseignements tirés de l’intervention lors du virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC) ont été appliqués avec succès dans le cadre de l’intervention à la COVID-19. Le besoin de confiance et d’appropriation partagée est particulièrement critique dans un environnement opérationnel aussi complexe caractérisé par des déplacements, des inégalités et une division sociale croissante.
De nombreuses personnes ont souffert de graves maladies ou sont mortes de la COVID-19, isolées de leurs proches, une situation qui va à l'encontre de la croyance éthique selon laquelle les gens ont droit à une mort digne. Les soins palliatifs, la prévention et le soulagement de la souffrance et de la détresse associées aux maladies limitant la durée de vie sont de plus en plus reconnus comme un élément important du continuum des soins de santé, parallèlement aux traitements vitaux dans le cadre de l’intervention humanitaire. Une nouvelle norme Sphère inclut désormais les soins palliatifs. La pandémie actuelle offre l'occasion de mettre les soins palliatifs à l'ordre du jour de l'action humanitaire. Il est temps que tous les acteurs humanitaires documentent, partagent et tirent des enseignements de leurs expériences de soins aux personnes touchées par la COVID-19.
Il existe des outils du secteur humanitaire qui peuvent soutenir directement les interventions pour la pandémie de la COVID-19. Les standards de Sphere définissent l’intervention minimale que toutes les personnes touchées par la crise sont en droit d'attendre. Les personnes sont touchées de différentes manières et certaines peuvent être stigmatisées. Les réponses en Asie du Sud montrent comment inclure tout le monde, répondre à leurs différents besoins et respecter leur dignité.
Il y a plus de 20 millions de réfugiés dans le monde dont la plupart sont accueillis par des pays dont les systèmes de santé sont précaires. Cet exemple tiré de Cox's Bazaar au Bangladesh montre comment les soins palliatifs ont été considérés prioritaires et intégrés dans l’intervention sanitaire, même lorsque les ressources étaient rares.
Comment la norme humanitaire sur les soins palliatifs peut-elle être appliquée dans le contexte d’un camp de réfugiés pendant la pandémie à la COVID-19?
Les mesures de confinement et d'isolement de la COVID-19 visent à protéger les personnes contre la transmission de la maladie. Cependant, elles ont des conséquences dévastatrices sur les moyens de subsistance des populations, en particulier dans les situations d’urgences complexes où la gouvernance est fragile, les systèmes de santé faibles et les populations déplacées. Les standards humanitaires exigent que nous veillions à ce que les personnes que nous soutenons ne soient pas touchées négativement. Cela nécessite la consultation des communautés touchées, une adaptation et un suivi constant des interventions.
Lorsque la distribution de denrées alimentaire a été mise en place à Manille pendant le confinement en raison de la COVID-19, 78% des ménages ayant des personnes handicapées n'ont pas reçu de nourriture. Une enquête rapide et ciblée a mis en évidence leurs besoins particuliers et l'importance d'une approche adaptée aux clients pour atteindre les standards humanitaires.
Comment l'application des standards Sphere peut-elle contribuer à garantir que personne ne soit laissé pour compte ?
La fermeture des frontières, les restrictions de voyage et la quarantaine pendant la crise de la COVID-19 ont empêché les organisations humanitaires d'atteindre de nombreuses personnes qui avait besoin d'aide. Une ligne d'affaires WhatsApp a été pilotée avec succès par la Fédération internationale de la Croix-Rouge (FICR) au Pérou pour faciliter l'engagement des communautés éloignées.
Comment pouvons-nous écouter et répondre aux communautés quand nous ne pouvons pas être physiquement proches d'elles? Comment les responsabilités relatives à l'engagement, à la participation et au retour d'information des communautés dans le cadre des standards Sphere peuvent-elles être respectées dans des conditions de quarantaine?
Les interventions et les contributions communautaires sont essentielles pour faire face à la pandémie de COVID-19. Ces interventions utilisent les capacités locales lorsque l'aide extérieure n'est pas disponible. Elles assurent que les interventions sont inclusives, renforcent la dignité des personnes et utilisent les compétences et les capacités des membres de la communauté. Cela répond également à la Norme humanitaire fondamentale (CHS) qui s'applique à chaque intervention.
Il y a plus de 25 millions de réfugiés dans le monde dont 84 % sont accueillis par des pays à revenu faible ou moyen dont les systèmes de santé sont précaires. Cette condition de mobilité remet en question la manière dont les agences humanitaires travaillent. Les facteurs fondamentaux de la migration ne disparaîtront pas de sitôt. Les exemples de l'Argentine, du Brésil, de la Colombie et du Venezuela montrent certains des ajustements nécessaires.